À l'époque, la Loire est une route commerciale très importante, et l'on importe le sel de Bretagne vers le centre du pays. L'Anjou étant à mi-parcours, le Roi décrète qu'un péage douanier s'impose à Bouchemaine.

Imaginez qu'en France le sel rapporte à l'époque à peu près 7% des revenus royaux !

Produit de première nécessité aux français pour conserver toutes sortes d'aliments, un entrepôt, ce grenier à sel, est installé à La Pointe, afin que le Prévôt puisse inventorier les stocks et déterminer une taxe, selon l'offre et la demande.  La population, elle, doit respecter une quantité minimum et limitée, à l'achat.

Les "gabelous", douaniers travaillant directement pour le Prévôt, sont en charge de récupérer la gabelle. Ils doivent aussi poursuivre les éventuels contrevenants sur le fleuve.

Bien évidement, face à une telle surtaxe, la contrebande s'organise, et les faux-saulniers les plus créatifs vont faire passer du sel dans des faux ventres de femmes enceintes, voir des tonneaux à double-fond... et même des cercueils !

Ils peuvent ainsi avec ce commerce parallèle, vivre plusieurs mois... mais à leurs risques et périls.

Et pan ! 1789, la Révolution gronde dans tout le pays, et met fin à la gabelle, qui sera abolie par la première Assemblée Nationale en 1790.

Le grenier à sel de La Pointe sera transformé en pressoir jusqu'en 1961 où il devint la chapelle de Notre Dame de Ruzebouc.

Aujourd'hui, en entrant dans la chapelle, vous verrez au fond, à gauche, l'entrée d'un souterrain, dont on suppose qu'il mène tout droit à la Meignanerie voisine...

Il y avait donc un passage secret dans le coffre fort !?

Depuis l'époque romaine, le sel a toujours été important dans le commerce, tellement nécessaire, qu'il devient monnaie d'échange.

Le mot latin salarium qui évoque une ration de sel, deviendra plus tard le mot salaire...